Primature du Mali : 2 milliards d’irrégularités financières selon le rapport du Vérificateur général.

La gestion de la Primature du Mali, censée incarner la rigueur et la transparence de l’État pendant cette période de la transition, se retrouve éclaboussée par un rapport du Bureau du Vérificateur Général. Les révélations sont étonnantes : plus de 2 milliards de FCFA d’irrégularités financières ont été identifiées entre 2021 et 2024, dont une grande partie demeure sans justification ni correction.

Les faits marquants des irrégularités financières

Voici les principaux points noirs mis en lumière par le rapport :

  • Dépenses inéligibles sur le filet social :
    262 312 924 FCFA ont été utilisés pour des achats qui n’avaient rien à voir avec la vocation du filet social, censé venir en aide aux plus vulnérables. Sont concernés : achat de carburant, produits alimentaires pour le cabinet, désinfection des locaux, appuis financiers à des associations, et même financement de formations universitaires. Aucun impact direct et rapide pour les populations fragiles, contrairement à la mission du fonds.

 

  • Dépenses de souveraineté irrégulières au profit du Premier ministre :
    803 205 425 FCFA ont été versés sous forme de « dépenses de souveraineté » lors de missions à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Ces paiements, souvent en sus des indemnités réglementaires, ont été imputés sur des lignes budgétaires inappropriées, sans cadre légal clair ni plafond défini.

 

  • Reconduction irrégulière de marchés publics :
    126 647 040 FCFA attribués sans appel d’offres, via la reconduction de contrats qui n’auraient jamais dû l’être selon la réglementation. Deux marchés de gardiennage ont ainsi été accordés à la même société, sans mise en concurrence.

 

  • Non-application de pénalités de retard :
    1 533 085 FCFA de pénalités non appliquées pour des marchés livrés en retard. Dix marchés ont accusé des retards allant jusqu’à 66 jours, sans aucune sanction financière pour les prestataires fautifs.

 

  • Fonds de communication non justifiés :
    45 795 333 FCFA destinés à la communication d’une convention de maîtrise d’ouvrage déléguée n’ont fait l’objet d’aucune justification, malgré des versements clairs et identifiés.

 

  • Attribution de marché en conflit d’intérêt :
    33 185 730 FCFA pour un marché attribué à un soumissionnaire en situation de conflit d’intérêt manifeste avec un concurrent, partageant même des coordonnées administratives.

 

  • Missions non justifiées :
    10 730 904 FCFA d’indemnités de mission versées sans preuve de réalisation effective : ordres de mission non visés, justificatifs manquants ou invalides.

 

  • Fausses expériences pour décrocher des marchés :
    444 590 625 FCFA attribués à deux entreprises ayant fourni de fausses attestations d’expérience pour remporter des marchés publics.

 

  • Réception sans réserve de travaux partiellement exécutés :
    3 350 000 FCFA payés pour des ouvrages non conformes ou inachevés, mais pourtant réceptionnés sans réserve.

 

Tableau récapitulatif des irrégularités financières

Nature de l’irrégularité Montant (FCFA)
Dépenses inéligibles sur le filet social 262 312 924
Dépenses de souveraineté irrégulières 803 205 425
Reconduction irrégulière de marchés 126 647 040
Pénalités de retard non appliquées 1 533 085
Fonds de communication non justifiés 45 795 333
Conflit d’intérêt dans l’attribution d’un marché 33 185 730
Missions non justifiées 10 730 904
Fausses expériences pour obtenir des marchés 444 590 625
Réception de marchés non entièrement exécutés 3 350 000
Total 1 731 351 066

 

Un système de contrôle défaillant

Le rapport pointe du doigt une gestion budgétaire opaque, un contrôle interne inefficace et une absence de suivi rigoureux. Les recommandations du Vérificateur Général sont claires : il est urgent de renforcer la transparence, d’appliquer les sanctions prévues et d’encadrer strictement les fonds publics, notamment le filet social et les dépenses dites de souveraineté.

Comment justifier que des sommes aussi colossales échappent à toute logique de bonne gouvernance, alors que le pays traverse une crise socio-économique majeure ? Le silence et la passivité des autorités face à ces dérives interrogent. La Primature, censée être un exemple, se retrouve aujourd’hui au cœur d’un scandale financier qui éclabousse l’ensemble de l’appareil d’État. Jusqu’à quand l’impunité prévaudra-t-elle au sommet de l’État malien ?

 

Maramory Bouka Niaré
Rédacteur en Chef Rpmedias
Data Architect

 

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