Dans une salle comble du Conseil National de Transition (CNT), les membres présents ont voté ce jeudi, à l’unanimité, le projet de Charte nationale pour la Paix et la Réconciliation nationale. Sur les 124 votants, aucun n’a exprimé d’opposition ou d’abstention.
Portée par le ministre de la Réconciliation, le général Ismaël Wagué, cette Charte se veut le texte de référence pour guider les politiques et les initiatives en faveur de la paix, de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. Issue d’un processus consultatif ayant mobilisé forces vives, autorités traditionnelles et institutions, elle définit une vision d’un Mali souverain, réconcilié, tolérant et en paix, reposant sur une gouvernance juste et équitable.
Parmi ses principes directeurs figurent la lutte contre l’impunité, la corruption, l’extrémisme violent, ainsi que la promotion de valeurs sociétales comme le respect, le dialogue, le pardon et la solidarité. Elle consacre également la restauration de l’autorité de l’État, la protection des droits humains, et la réconciliation nationale comme leviers pour stabiliser le pays.
La promulgation de la Charte par le Président de la Transition interviendra dans les prochains jours. Un Observatoire national sera créé pour en assurer la mise en œuvre et le suivi, veillant à ce que les engagements pris soient traduits en actions concrètes sur le terrain.
Ce vote marque une étape politique symbolique : l’adoption unanime d’un texte qui ambitionne de tourner la page des divisions et de jeter les bases d’un nouveau contrat social. Mais, comme le rappellent plusieurs observateurs, son efficacité dépendra moins de la portée de ses articles que de la volonté réelle des institutions et des citoyens de les appliquer.
Maramory Bouka Niaré
Rédacteur en Chef
