Le monde vit une transformation majeure. La montée en puissance de la Chine, les décisions imprévisibles de Donald Trump et les erreurs stratégiques de l’Europe modifient profondément l’équilibre international. Après cinq siècles de domination occidentale, un nouvel ordre est en train d’émerger.
La Chine : puissance militaire et diplomatique
La Chine affirme désormais clairement ses ambitions. Lors du défilé militaire organisé pour les 80 ans de la capitulation du Japon, elle a montré sa force : troupes parfaitement coordonnées, missiles nucléaires, drones et avions de combat modernes. L’objectif était de prouver que son armée est capable de rivaliser avec les puissances occidentales.
Au-delà de cette démonstration de force, Pékin a marqué des points diplomatiques. La présence de Vladimir Poutine et Kim Jong Un aux côtés de Xi Jinping a illustré l’émergence d’un bloc alternatif face à l’Occident. Pékin veut devenir la première puissance militaire mondiale d’ici 2049, en particulier en renforçant sa marine pour contester la suprématie des États-Unis.
Trump : imprévisibilité et calculs stratégiques
Donald Trump adopte une approche déroutante mais influente. Contrairement à Barack Obama qui cherchait à contenir la Chine en s’appuyant sur l’Inde, Trump a fragilisé ce partenariat en sanctionnant New Delhi. Paradoxalement, malgré ses taxes sur les produits chinois, il s’est montré parfois plus conciliant avec Pékin qu’avec l’Union Européenne ou le Japon.
Certains analystes estiment qu’il existe une convergence d’intérêts entre Trump et la Chine sur Taïwan. Pékin vise la réunification, tandis que Trump cherche à attirer les grandes entreprises technologiques taïwanaises vers les États-Unis. Dans ce jeu complexe, Trump pousse Taïwan à acheter des armes américaines tout en laissant la porte ouverte à des négociations avec la Chine.
L’Europe : affaiblie par ses choix
L’Union Européenne apparaît comme l’acteur le plus vulnérable. Sa présidente, Ursula von der Leyen, est accusée d’avoir fait une erreur en adoptant une position dure envers Pékin tout en restant conciliante avec Trump. Au lieu d’utiliser la Chine comme levier face aux États-Unis, l’Europe s’est retrouvée affaiblie.
Son approche, guidée par des principes idéologiques (démocraties contre régimes autoritaires), est jugée peu réaliste face à la logique de puissance qui domine. L’UE risque ainsi d’être la grande perdante d’un éventuel accord entre Washington et Pékin.
Le basculement du Sud global
Le recul relatif de l’Occident ouvre la voie à d’autres alliances. La Chine profite des tensions créées par Trump pour se rapprocher de pays comme l’Inde ou le Brésil. Ce dernier, sanctionné par Washington, s’appuie sur Pékin pour ses grands projets d’infrastructures.
La Chine et l’Inde dominent aussi le domaine scientifique et technologique. Elles forment beaucoup plus d’ingénieurs et de chercheurs que les États-Unis et l’Europe réunis. Cela laisse penser que l’avenir de la haute technologie appartiendra surtout à l’Asie.
En résumé, le monde entre dans une nouvelle ère : la Chine s’affirme comme puissance militaire et diplomatique, Trump redéfinit les alliances à sa manière, et l’Europe peine à s’adapter. Le centre de gravité du pouvoir mondial se déplace, marquant la fin progressive de la domination occidentale.
MARAMORY BOUKA NIARE
Rédacteur en Chef.