Tragédie à Bamako : le rappeur Lord Makhaveli lynché à mort, miroir d’une société en crise

Tragédie à Bamako : le rappeur Lord Makhaveli lynché à mort, miroir d’une société en crise

Lord Makhaveli lynché à mort à Bamako : symptôme d’une société malade ?
Lord Makhaveli, articte rappeur malien lynché à mort le 11 juin 2025 à Bamako

  Le Mali s’est réveillé sous le choc ce matin après l’annonce brutale de la mort du jeune rappeur Lord Makhaveli, survenue hier soir à Bamako. L’artiste, connu pour ses textes incisifs et sa notoriété dans le milieu du rap malien, a été lynché à mort dans des circonstances tragiques et violentes. Son décès, bien que confirmé, laisse encore place à des zones d’ombre sur les faits exacts. Toutefois, le récit d’un témoin oculaire fait froid dans le dos et met en lumière les dérives profondes de notre société.

Les circonstances du drame

Selon un témoignage recueilli sur place, Lord Makhaveli se serait rendu auprès d’une vendeuse de beignets. Un différend aurait éclaté entre lui et cette dernière après qu’elle ait ajouté des oignons à sa commande sans qu’il ne l’ait demandé. L’artiste, mécontent, aurait alors pris une décision d’une violence inouïe : rouler volontairement sur la vendeuse avec son véhicule, lui fracturant un membre inférieur.

En réaction, les proches de la vendeuse présents sur les lieux auraient riposté par un lynchage collectif, battant Lord Makhaveli jusqu’à ce que mort s’ensuive. Cette réaction, elle aussi extrême, interroge profondément sur notre rapport à la justice et à la gestion des conflits.

Une société rongée par le culte de la violence

La mort de Lord Makhaveli ne doit pas être considérée comme un simple fait divers. Elle nous oblige à regarder en face notre modèle éducatif, notre culture de la violence et notre système de croyances collectives. Qu’est-ce qui peut pousser un jeune homme à penser que la meilleure réponse à un malentendu est d’écraser son prochain avec une voiture ? Qu’est-ce qui pousse un groupe de citoyens à rendre la justice en tuant ?

La réponse est à chercher dans la normalisation de la violence dans nos foyers, nos quartiers, nos écoles, nos chansons, et nos récits héroïques. Le Mali est un pays où les figures les plus respectées sont souvent celles qui ont versé le sang : les surnoms dans nos quartiers en témoignent (Saddam, Ben Laden, Khadafi, Al Pacino…). La culture urbaine, notamment le rap, a aussi sa part de responsabilité avec la glorification des drogues, des armes, de la misogynie et du crime.

Un terreau idéologique proche de celui des djihadistes

Le paradoxe est inquiétant : pendant que notre armée lutte contre le terrorisme, une partie de la population semble partager des valeurs proches de celles des extrémistes. Méfiance envers la justice, légitimation du meurtre, intolérance à la différence… Ce sont les mêmes principes qui guident aussi bien les djihadistes que certains citoyens ordinaires. La différence est parfois infime, voire inexistante.

Les djihadistes veulent éliminer ceux qui ne sont pas comme eux. Nous faisons la même chose à Bamako. Ils ne croient pas à la justice des hommes. Nous non plus. Ils croient que la violence est une solution. Nous aussi. La radicalisation de la pensée au sein même de notre société est un danger silencieux, mais bien réel.

Un acte symptomatique, pas isolé

Si cette affaire choque tant, c’est parce que la victime est une célébrité. Mais en réalité, ce type d’événement est loin d’être rare. Des lynchages sont signalés régulièrement à travers le pays. Des « torches humaines » sont parfois même organisées publiquement contre des présumés voleurs, sans qu’aucune autorité ne s’en émeuve. Lord Makhaveli est un nom connu, mais son sort n’est pas unique.

Conclusion : vers une prise de conscience collective ?

La mort tragique de Lord Makhaveli doit être le point de départ d’une réflexion nationale. Nous devons nous interroger sur le monstre que nous avons nourri collectivement : un système éducatif défaillant, une justice inefficace, une culture de l’impunité et une glorification de la violence.

Il est urgent de repenser notre façon d’éduquer, de sanctionner, de dialoguer. Car sans cette introspection, d’autres drames surviendront, et nous continuerons de pleurer sans jamais comprendre que nous sommes les co-auteurs de nos tragédies.

Repose en paix, Lord Makhaveli. Puisse ton nom déclencher enfin le débat dont le Mali a cruellement besoin.

 

 

Elijah De BLA

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