Le classement ARWU 2025 recense les 1 000 meilleures universités mondiales, parmi plus de 2 500 evaluées (ShanghaiRanking). Cependant, très peu d’établissements africains apparaissent dans ce palmarès :
- L’University of Cape Town (Afrique du Sud) est une des rares institutions africaines à se hisser dans le top mondial, généralement dans la tranche 201‑300, voire parfois top 200 selon d’autres classements (Wikipédia).
- Hassan II University de Casablanca (Maroc) est évoquée dans une source non officielle comme étant présente dans la tranche 901‑1000 ARWU (ResearchGate).
Globalement, seules quelques universités africaines figurent dans le top 1 000, ce qui reflète une représentation limitée.
Pourquoi un classement aussi bas ?
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi les universités africaines se classent modestement :
Faibles scores sur des indicateurs clés (citations, réputation académique…)
Les classements mondiaux valorisent fortement les publications très citées, la réputation académique et la proportion enseignants-enseignés. Beaucoup d’universités africaines souffrent de performances faibles sur ces critères. Par exemple, Cairo University a obtenu un score aussi bas que 3/100 en citations par faculté (semafor.com).
Manque d’investissements nationaux stratégiques
Des recherches montrent que les initiatives nationales de renforcement de l’enseignement supérieur — comme celles mises en place en Chine ou dans la région Asie–Pacifique — font gagner jusqu’à une vingtaine de places aux établissements dans les classements ARWU et QS (Nature). Ces politiques manquent souvent dans plusieurs pays africains, limitant les progrès rapides.
Massification sans ressources suffisantes
L’afflux massif d’étudiants ne s’accompagne pas toujours d’investissements proportionnels dans les infrastructures (bâtiments, effectif enseignant, équipements numériques…), ce qui dilue la qualité de la formation. Une étude menée à l’Université de Lomé (Togo) illustre ce déséquilibre entre nombre d’étudiants et ressources disponibles (arXiv).
Inégalités structurelles (finance, financement, encadrement)
Le manque de financement, une mauvaise dotation par étudiant ou encore une proportion enseignant vs étudiant défavorable pénalisent la performance globale. Ces contraintes limitent également la capacité à produire des recherches de haut niveau ou à attirer des talents internationaux.
Comparaisons avec d’autres classements mondiaux
Times Higher Education (THE)
- En 2025, 54 universités d’Afrique subsaharienne participent au THE World University Rankings, un record (The Herald ghana).
- University of Cape Town demeure le mieux classé de la région, dans la tranche 180 (monde), en baisse depuis 167 l’année précédente (The Herald ghana).
- D’autres institutions africaines apparaissent dans des bandes comme 801‑1 000 (Covenant University – Nigeria) ou 1 201‑1 500 (Makerere – Ouganda, Jimma University – Éthiopie) (The Herald ghana).
Classement Sub-Saharan Africa (THE)
- La Times Higher Education Sub-Saharan Africa Ranking 2024, conçu spécifiquement pour la région, place en tête l’University of Johannesburg, suivie de Pretoria, Wits, UGHE (Rwanda) et University of Ghana (Times Higher Education (THE)). Cette approche valorise des critères plus adaptés au contexte africain : accès, équité, ressources, impact africain, engagement étudiant (Times Higher Education (THE)).
Une lueur d’espoir : progrès et atouts à valoriser
- Le nombre d’universités africaines présentes dans les classements mondiaux est passé de 4 en 2012 à 97 aujourd’hui — une progression notable (World Economic Forum).
- Cette amélioration est due en partie à une augmentation des financements publics, à une plus grande responsabilité institutionnelle et à une volonté d’internaliser et soutenir la recherche (World Economic Forum).
Exemple inspirant : Cape Town et son écosystème
Le cluster académique de Cape Town crée un écosystème vertueux. Grâce à la concentration d’universités de haut niveau (UCT, Stellenbosch…) et à des structures comme le centre H3D — pionnier dans la découverte de médicaments —, la ville attire chercheurs, investisseurs et start-ups (Financial Times). Son rayonnement scientifique et entrepreneurial est un modèle à encourager.
En somme, la faible représentation africaine dans le classement ARWU 2025 s’explique par :
- Des ressources limitées (financières, infrastructurelles, humaine)
- Des indicateurs globaux peu favorables (recherche citée, réputation, publication)
- Une absence d’initiatives nationales stratégiques fortes
- La massification rapide sans accompagnement qualitatif
Cependant, les progrès sont tangibles : une participation accrue aux classements mondiaux, la création d’indices régionaux plus adaptés comme le classement SSA de THE, et l’émergence de pôles d’excellence comme Cape Town sont autant de signes d’un futur plus encourageant.
Maramory Bouka Niaré
Rédacteur en Chef.